TEXTE FRANÇAIS

MILANO, MONDO
(Portrait d’un musée qui squatte)
 Exposition organisée par Giovanni Bai et Carolina Gozzini (Museoteo +, Milan) avev Fabio Gambaro (Directeur de l’Institut Culturel Italien, Paris)
Institut Culturel Italien, 50 rue de Varenne, Paris

Fondé en 1990 par l’artiste et sociologue milanais Giovanni Bai, le Museo Teo+ est un musée qui «squatte» d’autres lieux. Sans siège et sans œuvres, il réunit des artistes contemporains à chaque fois différents autour d’expositions thématiques. Museo Teo+ investit l’Hôtel de Galliffet à l’occasion d’un cycle de manifestations consacrées à la ville de Milan.
L’exposition Milano, Mondo réunit des photographes, des plasticiens et des vidéo-artistes:  Giovanni Bai, Lorenzo Barassi. Gea Casolaro, Camilla Cerea Véronique Champollion,Carolina Gozzini, , Klaus Guldbrandsen,   et  Mario Tedeschi Le thème fédérateur est un point de vue: comment regarde-t-on le monde contemporain et ses changements à partir d’une ville comme Milan ? Camilla Cerea porte son regard sur New York et Mario Tedeschi enquête sur les familles italo-japonaises. Lorenzo Barassi travaille sur les contrastes de couleurs, Gea Casolaro sur les relations entre vidéo-art et ville. L’Hôtel de Galliffet, siège de l’Institut, fera l’objet du travail de Carolina Gozzini et de Giovanni Bai. L’exposition sera accompagnée de la projection de la vidéo Il Museo dei Musei autour de la poétique muséale du Museo Teo+.

Vernissage: Mardi 10 Octobre 2017 à 19.00 h
L’exposition sera ouverte jusqu’au 27 octobre 2017, du lundi au vendredi (10 h-13 h ; 15 h-18 h et en soirée à l’occasion des manifestations culturelles).


«Maintenant, dans le petit salon, il reste ce qui reste quand il ne reste rien»: c’est sur cette citation de Georges Perec que Museo Teo entama en 1990 son parcours créatif par une réflexion sur l'espace et la mémoire, dans une maison qui aurait été abandonnée peu de temps après. Ce qui reste quand il ne reste rien, ce sont des traces, les signes laissés par les tableaux ou les meubles sur les murs désormais vides, de même que nos traces restent sur le territoire après la création d'un réseau de relations créatives. Les choses peuvent changer, les gens, et même le nom (Museoteo+), sans doute aussi les temps et les coutumes, mais non l'essence d'une pratique dont les traces demeurent grâce également au magazine Museo Teo Artfanzine. Ces murs se remplirent d’œuvres (et les pièces de centaines de personnes), puis retournèrent à leur oubli au bout de quelques heures: telle est la genèse du «musée du troisième millénaire, sans siège et sans œuvres, itinérant et transversal …» comme il aime se définir encore aujourd’hui. Sans espace physique dans lequel exposer les œuvres ou pour les conserver, Museoteo+ ne se voit pas seulement contraint (et se contraint lui-même) de trouver chaque fois un espace d'exposition différent, car les auteurs et les œuvres changent à chaque fois, tout comme les lieux qui accueillent - souvent pour une seule journée - nos initiatives. «Nous, nous (ne) sommes (pas) toujours ici ... ou là »: Museoteo+ ne se contente pas de transporter des expositions, il se transporte lui-même, en explorant la réalité sociale avec légèreté et ironie par le biais de l'art contemporain, et en donnant ainsi la vie à une œuvre collective en perpétuelle transformation, un mode de vie qui porte en soi son propre mode d’emploi.
Réalité essentiellement milanaise, Museoteo+ a œuvré dans toute l'Italie, mais s’est aussi aventuré jusqu'à Shanghai, San Francisco et Tokyo: ce qui intéresse Museoteo+, ce sont les rencontres, les expériences, la recherche de sensations, les récits et les histoires de personnes. Museoteo+ se lance maintenant à la conquête de Paris, où il se propose de présenter des artistes qui mènent un travail à la fois relationnel et identitaire, qui laissent par conséquent des traces reconnaissables, sinon même indélébiles, d'eux-mêmes et de leurs œuvres, qui parlent de voyages, de déplacements et de glissements, mais surtout de personnes.

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